Carnet de route
Séjour Ski Nordique Queyras février 2024
Le 31/03/2024 par Daniel GOUALOU
Séjour SKI NORDIQUE – QUEYRAS – du 3 au 9 février 2024
Club Alpin Français du Pays de LORIENT
Les deux activités « nordiques » Raquettes et Skis nordiques sont deux moyens de locomotion nés dans les pays du « Nord » ; à savoir la Raquettes « inventée » par les amérindiens, elles leur servaient pour faire la « trappe » en hiver dans les vastes contrées sauvages du KANATA. Quant au Ski Nordique, il servait entre autres usages aux bergers (Les fameux Samis de LAPONIE) des régions scandinaves à suivre et s’occuper de leurs troupeaux de Rennes lors de la montées et descente d’estive. Ces deux pratiques sont plutôt appropriées aux terrains présentant un relief doux caractéristiques de ces deux pays.
Et c’est donc pourquoi, cet hiver, les séjours programmés de Raquettes et Ski Nordique se sont retrouvés sur les mêmes traces, à savoir celles du QUEYRAS ; bien leur en a fait, car il n’y a que là où les conditions de neige étaient réunies pour une saison si bien peu enneigée sur les altitudes moyennes. Ou alors la limite pluie/neige avait fait déjà fondre le peu qui restait ; Au-revoir les Raquettous et merci d’avoir gardé pour les Skious ce beau ciel d’azur de ces Alpes du Soleil, comme le disent les slogans racoleurs des offices de tourisme
Et autre chance pour les « skious nordiques » : Véronique, Armelle, Patrice, Jacques, Alain et Daniel : ce WE du 3 février voyait l’ouverture de certains refuges.
Pour cette semaine « sauvée » des intempéries, Daniel a fait appel à « notre Cathy » établie à Briançon, accompagnatrice et monitrice de ski nordique. Elle avait déjà guidé « les mous du genoux » en Clarée et aux Monts de la Lune en 2019.
Après le petit déjeuner à la Baita du Loup, en Saint Véran, nous chaussons nos skis ce Dimanche 4 février sur la piste blanche de « l’Aigue Blanche » : du nom du torrent qui descend du Col de la Noire et du Col Blanc. Ah ! Ah ! Comme la vie en noir et blanc nous rappelant la vieille télé qui déraillait parfois en nous faisant croire qu’il neigeait sur l’écran. Mais Cathy bifurque bientôt après la vieille cabane des douanes et nous entraine dans le joli vallon creusé par le torrent de Chamoussière. Les premiers grands sommets du Queyras apparaissent : Tète des Toillies, Rocca Bianca... Et la Pointe du Rouchon, beau promontoire équipé pour l’escalade estivale. Ça y est, nous voilà emmontagnés !
Qui dit nuit au refuge de la Blanche peut signifier nuit blanche ! Bah ! Que nenni !
Mais, l’azur frais de ce matin du Lundi 5 février saura bien nous remettre le pied dans nos fixations. Cathy transporte sa « colo » vers les moutonnements des Chabres qui imperceptiblement nous conduisent au Col de Saint Véran (alt 2844m). Nous quittons les skis pour une balade pédestre d’altitude vers le Pic de Caramantran (alt 3025m) ; ici, la Lombarde a giflé le versant italien, emportant les lambeaux de neige dans les nuages. Mais cerise sur le gâteau : la haute silhouette du Monte Viso ( alt :3841m ) capte notre regard qui se perd dans les brumes de la plaine du Po, le grand fleuve de Lombardie.
Monter à ski, ça passe toujours ; mais descendre dans une neige de printemps inégale nous fait glisser avec des trajectoires plus ou moins aléatoires. Mais y a pas de honte à porter ses skis, parfois. Une bonne douche à l’Auberge de Costebelle saura nous décontracter de nos crampes. N’est pas Patrice ?
Mais ça va aller mieux pour Patrice aujourd’hui, en ce Mardi 6 février ; il a pu changer ses skis et surtout ses chaussures à la Maison de Gaudissart, auberge tenue par David guide de haute montagne, connaissance professionnelle de Cathy. Merci à lui !
Du coup, nous reprenons avec plus d’entrain la piste de la Combe de « l’ Aigue Agnelle ».
A la bergerie de Tioures, Cathy nous fait quitter le ruban blanc et « Pschitt » ! nous faire disparaitre dans sa trace sauvage sous Les Sagnes Longues ( alt 3032m), longue échine rocheuse qui nous engourdi de son ombre. Sur l’adret d’en face, en plein soleil, Le Grand Queyras ( alt 3114m), plus haut sommet du massif, couronne le cirque d’Agnel. Ah ! Le pique-nique bercé par le clapot de l’Aigue a été un peu frais. Mais un bon café revigorant en conclusion au refuge Agnel ( alt 2580m) fera son bon effet. Belle batisse de bois blond, ce grand chalet vient juste d’ouvrir et les jeunes gardiens sont en plaine effervescence : portage des denrées alimentaires, remise en combustion des poeles ; justement, le soir même, l’un d’eux a été démonté pour une nouvelle installation prévue demain. Et étonnamment, nous serons presque les seuls clients ce soir ; belle la vie au coin du feu, avec en écran le ciel queyrasien étoilé !
En ce mercredi 7 février, Cathy veut nous entrainer encore en Italie ; nous chaussons pour une embardée vers le Col Agnel ( alt 2744m) tout proche. Du col, notre regard plonge sur le Val Varaita et son village de Chianale... Mais au grand désespoir des skieurs italiens, ce versant est quasiment sec de neige. L’ombre et l’exposition nord du cirque d’Agnel nous garantissent d’un manteau neigeux suffisant pour aller nous perdre au Col Vieux voisin... autre passage d’altitude au panorama superbe : depuis la grande pyramide du Pain de Sucre ou Rocca Rossa (alt 3208m) coure l’ échine dès la Crète de la Taillante, un long rasoir affuté pour des escalades vertigineuses... On en prend plein les yeux baignés par un azur méditerranéen ! Voilà aujourd’hui, ça coure mieux à la descente, surtout pour Patrice, mieux guidé pour tourner avec ses nouveaux skis ! La longue piste de Fond nous transporte, pépère, vers le pont de Lariane ou s’agitent les attelages de chiens de traineau ; encore une autre activité « nordique » ! On en parle encore ce soir, sous la voute du Gite des Gabelous, notre nouvel hébergement ! Un vrai labyrinthe avec des portes qui grincent ou comme des gamins les hotes aiment y circuler et comme jouer... à cache-cache !
Allez, Cathy nous fait changer de vallée ce jeudi 8 février : cap sur la haute vallée d’Arvieux. Nous profitons de l’ubac des montagnes de Brunissard ; elles masquent le soleil et ainsi permettent de garder un bon enneigement des pistes de skis de Fond ; elle nous entraine en zigzag dans la mélezaie entre ces pistes, à nous donner le tournis. Nous nous hissons jusqu’aux vieux chalets de Praz Premier et finissons notre ascension à l’alpage de Clapeyto. Les lacets du Col d’Izoard se laissent deviner en face... Les « mous du genou » y étaient montés sur le versant Cervières en 2019 ! Souvenirs du Refuge Napoléon !
Belle surprise que cette dernière nuit aux Gabelous : un ciel palot nous réveille ce Vendredi 9 février... Mais ! Mais ! Mais ! Avec une jolie couche de neige fraiche sur les balcons et toitures. Ah ! Les skieurs du WE vont se régaler. Pour parachever en douceur ce séjour, Cathy nous concocte un circuit « ski au pied » à partir de notre gite : petit bonheur !
Elle nous fait descendre dans cette neige de velours jusqu’au Pont du Pré La Chalp. Nous enchainons sur ce petit tronçon du GR 58 du Tour du Queyras. La mélezaie reprend son visage nordique avec ses longues branches en panache de neige qui s’ébrouent à notre passage. Voilà, il ne faut pas désespérer d’un printemps hivernal qui peut revenir sans prévenir...





