Carnet de route
Séjour MERCANTOUR /MERVEILLES sept 2025
Le 21/10/2025 par Daniel GOUALOU
Séjour MERCANTOUR /MERVEILLES – Formation et Randonnées Montagne
Du 20 au 28 Septembre 2025 – Club Alpin Français du Pays de LORIENT
Les Alpes Maritimes... sont sans doute le massif alpin français le plus éloigné de « notre province maritime » qu’est Le Pays de LORIENT... Cet obstacle n’a nullement découragé certains randonneurs de « la Compagnie des Indes » à naviguer vers ces autres rivages. En fait, ce séjour a permis de réaliser deux objectifs : suivre une formation fédérale (Fédération des Clubs Alpins et de Montagne – Formation Initiateur Randonnée Montagne) organisée par le Comité Régional PACA et en même temps découvrir ces « Montagnes du Levant », nous qui venons des « iles du Ponant » !
Ci-dessous en voici le déroulement :
Premier WE de Formation ( 20/21 Septembre) :
Bizarre... car le RDV sur le lieu de formation : Breil en Vallée de La Roya est accessible plus facilement par l’Italie... C’est dire de la géographie « paumatoire » de ces Alpes et se souvenir aussi que le Comté de NICE (NIZZA fondé par les grecques) n’est devenu français qu’en 1860 comme la Savoie .
Nos organisateurs : Jean Robert GENIN (Instructeur fédéral FFCAM) et Philippe STREBLER, Accompagnateur en Montagne nous accueillent sous la tonnelle embaumée du gîte de pays La Pinéa... Vieux mas provençal au jardin bucolique où sont installées des yourtes mongoles : nos dortoirs « montagnards » du WE ! Mais le boulot n’attend pas et ils nous font sortir des cartes IGN du massif où un premier atelier CO (Course d’Orientation) nous balade déjà à la recherche de balises « planquées » dans la forêt domaniale de la Cougoule... Premières évaluations et réminiscences du stage CARTO 2 ! Vaut mieux ressortir son instinct de « sanglier armoricain » pour trouver ces fichues balises ! Débriefing et mise au point ! Pour les niçois qui fréquentent régulièrement « ces maquis », leur instinct « matiné de corse » remporte la mise, mais les armoricains n’ont pas dit leur dernier mot ! Le mieux étant de travailler ensemble, nous peaufinons nos expériences pour préparer la « grande Rando » du lendemain. Celle-ci va nous entrainer, en équipe binôme concertée, vers la Cime du Bosc en suivant un ubac abrupte... Un plan de route préparé avec minutie n’empêche pas les « apprentis Initiateurs-rando-montagne »de se perdre peu ou prou... Mais c’est en se paumant quelquefois qu’on apprend les bons réflexes : alors ou suis-je et dans quelle étagère ? La pédagogie de nos « Pros » étant de nous apprendre à nous poser les bonnes questions aux bons moments ! Merci Jean Robert et Philippe !
Deuxième temps ( du 22 au 26 ) :
Nos niçois, cannois et toulonnais rentrés au bercail... Nous les retrouverons le WE prochain avec de nouveaux plans de route affinés confortablement dans leurs bureaux. En attendant, puisque la Montagne est là : profitons-en ! Changement de décor : nous découvrons une autre vallée : celle de Saint Martin Vésubie... Et ses cicatrices encore non refermées... depuis la tempête ALEX qui fit déborder de nombreux torrents en Octobre 2020. Comment imaginer un cours d’eau comme le « Scorff » gonflé à devenir en 48 heures de la taille de la DURANCE, dans les Hautes Alpes ou de l’INN, en Autriche, les plus gros torrents alpins d’Europe. Depuis notre belvédère au village de Venanson, nous découvrons « le chantier » de la « Vésubie » ou sur 10 km, les engins de terrassement travaillent depuis 5 ans à stabiliser le lit de « cette furie », passé de 30 à 150 mètres de largeur par endroits. Pour notre bonheur la route de la vallée adjacente de La Gordolasque n’a pas été entrainée dans ce tourbillon comme celui de La Madone de Fenestre.
Sous le pont du Countet, quelques pécheurs taquinent encore la truite... Notre plan de marche (on a appris « des choses ») nous entraine dans la mélezaie de la forêt de Belvédère. Plein Est nous indique la boussole ! Un joli vent fait disséminer les flocons d’asphodèles comme une promesse d’hiver. Notre progression dans le large vallon d’Empuonrame fait surgir ou resurgir les marmottes qui s’engraissent des derniers regains d’alpage avant d’aller hiverner dans leurs tanières. Nous sommes dans le Parc National du MERCANTOUR qui, depuis 1979, préserve ce milieu montagnard au caractère particulier du fait de sa proximité avec la méditerranée... Ou l’on y trouve un étagement floristique exceptionnel entre plantes tropicales et autres polaires ! Le « Gélas » seigneur des lieux (3143m d’altitude) ne se trouve qu’à 50 km de la mer. Le Pas de l’Arpette dévoile l’autre cime bien connue :
« Le Mont des Merveilles » (alt 2720m) et ses rochers particuliers.
En cette première soirée « merveilleuse », nous observons avec plaisir la voie lactée inspirante elle aussi.
Dérivé du toponyme italien « Valle delle meraviglie » ou vallée des mystères et prodiges, nous aussi avons réservé pour ce nouveau jour un « guida d’alta montagna » pour visiter ce site millénaire. Témoignages précieux sur les croyances, rituels et vie quotidienne des montagnards, de nombreux rochers gravés (40 000 gravures rupestres répertoriées) nous font voyager du Néolithique (6000 ans) à l’âge du Bronze ancien (1600 ans) et jusqu’à la période de la Pax Romana et y compris à travers des gravures médiévales et plus récentes des soldats et bergers ; nous faisons ainsi connaissance du « Chef de Tribu », du « Dieu Taureau » et différents « hominides » qui tapissent les pélites rouges. En cette deuxième soirée merveilleuse, nous reposons nos carcasses « historiques » au dortoir du Refuge des Merveilles... Nos songes seront « hantés » par les silhouettes de ces personnages étranges.
Mais pour nous rappeler que l’automne est bien sonné, un petit grésil et un premier linceul blanc habillent les pentes du Mont Bégo, l’Olympe des lieux, en cette fin d’après-midi.
Heureusement, les Dieux de l’Olympe ne se sont pas déchainés cette nuit.
Nous terminons cette courte semaine par la découverte des bois noirs de Valdeblore. Saint Dalmas et ses jolies ruelles « occitanes » s’étagent sur sa soulane... Nous profitons de la fraicheur des bois noirs pour découvrir les différents usages de cette forêt... pourvue par endroits d’arbres centenaires comme ce « Sapin Président » encore debout. Nos traces se mêlent à ceux des chercheurs de champignons et des randonneurs au long court qui parcourent le fameux GR 5 ou La Grande Traversée des Alpes.
Deuxième WE de Formation (27/28 Septembre) :
Brigitte qui nous a accompagné « aux Merveilles » nous quitte ce matin, enchantée. Nous retrouvons nos « compagnons d’école » sur les bancs du Gite du Boréon. Nous ressortons nos cartes IGN, mais pour ce WE « perfectionnement », nos professeurs nous concèdent pouvoir utiliser les applications numériques. Plus facile pour créer des plans de marches qui calculent les distances et les dénivelés et horaires prévisibles... Mais ceci n’empêche pas de prévoir éventuellement des Plans B, car les autres « critères » non calculables ne sont pas à négliger : point météo, état des sentiers, forme et motivation des participants. Nous réaliserons ainsi deux randonnées ponctuées d’atelier divers (par exemple : exercice de pose et utilisation de cordes fixes...) et cerise sur le gâteau, nos formateurs ont concocté « malicieusement » une CO nocturne (Course d’Orientation) histoire de tester nos capacités de gestion en cas de rencontre de cette éventualité. En tous cas, ces superbes balades nous font comprendre le potentiel de Randonnées Montagne de ces massifs moins élevés que les Alpes du Nord et du coup : beaucoup de sommets sont accessibles à de bons randonneurs, sans l’artifice des techniques d’escalade ou d’alpinisme. Daniel se souviendra sans doute de cette vision extraordinaire d’embraser d’un seul coup d’œil les cimes corses plein sud et le formidable rempart du Mont Rose aux glaciers étincelants situé en Suisse plein nord.
Au revoir à nos professeurs et nos « camarades écoliers » : Christel du CAF de Toulon, Sylvia et Christian du CAF de St Laurent du Var, Jean Luc du CAF de Cannes et Stéphane et Sébastien du CAF de Nice.
Pour le CAF de Pays de Lorient... Armelle et Daniel
